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Quatrième édition de l’année 2023 des « Rendez-vous de la Recherche » sur les universités africaines face aux défis de la société
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Quatrième édition de l’année 2023 des « Rendez-vous de la Recherche » sur les universités africaines face aux défis de la société

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Le Pôle d’Innovation et d’Expertise pour le Développement (PIED) de l’Université numérique Cheikh Hamidou KANE (ex UVS) a accueilli pour la première fois, en mode hybride, la quatrième édition de l’année 2023 des « Rendez-vous de la Recherche », le vendredi 28 avril 2023 à partir de 15h, à l’amphithéâtre de l’Espace numérique ouvert de Dakar et en ligne, avec des acteurs du monde académique autour d’un panel pluridisciplinaire sur le thème « Les universités africaines face aux défis de la société ». 

Cette activité a ainsi noté la participation du Pr. Abdou Salam SALL, Professeur de Chimie inorganique de classe exceptionnelle et ancien Recteur de l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar (UCAD), des Dr. Mamadou Lamine SARR, Guy MBATCHOU et Serigne Ababacar Cissé BA, tous enseignants-chercheurs à l’Université numérique Cheikh Hamidou KANE (UN-CHK). Le Dr. Mor BAKHOUM, enseignant-chercheur et Directeur par intérim de l’Ecole doctorale de l’UN-CHK, a assuré la modération de ce panel exceptionnel. 

« Les universités africaines face aux défis de la société »

Premier intervenant de ce panel et hôte de marque, le Pr Abdou Salam SALL, a effectué ce qu’on pourrait qualifier de leçon magistrale sur le thème de la session. En effet, le Pr SALL a d’abord appréhendé les défis à travers les 17 Objectifs de Développement durable et l’Agenda 2063, avant de convoquer quelques extraits de la Recommandation de l’UNESCO concernant la condition du personnel enseignant de l’enseignement supérieur et qui traitent principalement du rôle de l’enseignant et de la place de l’université dans la société. Ainsi, parlant des devoirs et responsabilités du personnel enseignant de l’enseignement supérieur, « l’enseignement, l’étude et la recherche doivent être menés en pleine conformité́ avec les normes éthiques et professionnelles et doivent viser, en tant que de besoin, à apporter des réponses aux problèmes auxquels est confrontée la société́ ainsi qu’à préserver le patrimoine historique et culturel de l’humanité́ ». Cette phrase extraite de la Recommandation précitée, est, sans nul doute, bien adaptée à la thématique du panel.  

« La formation, la recherche-innovation et le service à la communauté ne sont pas des missions mais des outils pour résoudre les problèmes de la société  »

C’est ainsi que le Pr. SALL considère les trois principales fonctions de l’université. Concernant la formation, il l’aborde selon trois principes : « apprendre à apprendre », « apprendre à entreprendre » et « apprendre tout au long de la vie ». Selon lui, l’efficience doit être principalement axée sur : un bon flux de transit interne, une mobilité internationale, un taux de placement et les capacités des diplômés à entreprendre et à ouvrir davantage le marché. 

L’ancien Recteur de l’UCAD s’est ensuite penché sur la question de la recherche et de l’innovation dans une démarche de dispositif, de différenciation et de structuration. Ainsi, il estime que pour renforcer la Stratégie de la science, la technologie et l’innovation pour l’Afrique (STISA), un plan de rattrapage de l’Afrique pourra se structurer autour de trois axes : 

  • la régionalisation et la différentiation ; 
  • une structure rectale ; 
  • et le financement par, principalement, la Fondation africaine pour la Recherche, l’Innovation et la Mobilité (FARIM). 

Il a, en outre, présenté la FARIM du point de vue de la gouvernance, de la mobilisation des ressources financières, de la répartition des ressources et de la reddition des comptes et amélioration des synergies.

Le Service à la communauté (SAC) a été évoqué par le Pr. Abdou Salam SALL à travers des activités et réalisations effectuées au sein de l’UCAD et dans différentes localités du pays. 

« La place et le rôle de l’Afrique dans le monde à venir sont fonction de notre implication et de la création d’une masse critique de compétences dans tous les domaines »

La présentation du Pr. SALL s’est terminée sur un plaidoyer principalement centré sur l’humain en ces termes : « certainement que nous aurons à promouvoir un autre monde fondé sur l’humain et un bien-être partagé par le plus grand nombre, à défaut de tous ». 

Une intervention très appréciée par les panélistes, le public de l’ENO de Dakar composé majoritairement de ses étudiants, et les participants à distance. 

A sa suite, le modérateur du jour, Dr. Mor BAKHOUM, a donné la parole aux trois autres panélistes pour leurs réactions sur sa présentation. 

« Les universités face aux défis de la société : le cas du Brésil »

Autre contrée, autres enseignements. Le Dr. Serigne Ababacar Cissé BA nous a ainsi plongés dans l’univers académique du Brésil, en partageant ses 15 années d’expérience dans les universités publiques et privées de ce pays d’Amérique du Sud. Dans son intervention, il a présenté le Brésil du point de vue géographique avant de faire un focus sur le système d’enseignement supérieur, l’évaluation de la recherche et des enseignements et les défis et perspectives. Abordant la contribution des universités par le biais du modèle brésilien, Dr. BA a cité quelques exemples de réalisations dans les domaines de la santé, de l’agriculture et de l’élevage, de la mobilité urbaine, de la pétrochimie, de l’aéronautique, de la formation, du système bancaire, de l’automobile et de l’entrepreneuriat (incubateurs, entreprises juniors, start-ups). 

Concernant les défis et perspectives, le spécialiste en sciences de l’éducation a évoqué le caractère non inclusif et ségrégationniste de l’université brésilienne, le faible pourcentage des investissements dans la recherche et le développement, entre autres aspects. 

Il a terminé son exposé non sans faire un plaidoyer, à l’image du Pr. SALL, pour « plus d’investissements dans la recherche-développement, une définition d’une politique de recherche-innovation au Sénégal (même si des travaux sont en cours), une plus grande proximité entre l’université et les populations, de meilleures conditions de travail des enseignants-chercheurs, une orientation des sujets de recherche vers les problématiques des communautés, une meilleure inclusion des femmes et des personnes en situation de handicap et lutter pour une université publique gratuite et de qualité utile à sa société. »

« La question de la protection et de la valorisation des résultats de la recherche-innovation »

Maître de Conférences titulaire en Informatique à l’Université numérique Cheikh Hamidou KANE (UN-CHK) et Responsable des formations en Sciences informatiques et mathématiques de la Cybersécurité (SIMAC), Dr. Guy MBATCHOU a axé sa présentation sur la question de la protection et de la valorisation des résultats de la recherche-innovation. Selon lui, « la recherche-innovation et la protection de leurs résultats sont les principaux leviers du développement économique et pour cela, il faut disposer de ressources humaines de qualité capables de mettre en pratique ces résultats ». Le Dr. MBATCHOU a relevé, comme élément de contexte, le positionnement de l’Afrique dans le monde du point de vue de son poids démographique (17,4% de la population mondiale), de son faible pourcentage dans la production (2,6%), de l’insuffisance de sa production en matière de résultats de recherche innovants, et de son effectif de chercheurs qui n’est estimé qu’à 2,4%. Prenant le cas du Sénégal, il s’est penché sur les entreprises avec un focus sur leurs relations avec les centres de recherche, leur faible taux d’utilisation des résultats de la recherche, leur « taux de mortalité » élevé ainsi que l’insuffisance de ressources et compétences indispensables pour leur opérationnalité et leur gestion. Toujours dans la contextualisation, Dr. MBATCHOU est également revenu sur la part du PIB dans la recherche en 2015 avant de proposer des pistes de solutions. Celles-ci ont été axées autour de la formation, de la recherche-innovation, de la protection et de l’innovation.  Il a cité en exemple l’initiative Valorisation des Résultats de la Recherche et de l’Innovation en Afrique de l’Ouest (VaRRIWA), un programme de l’OEACP et dont il est le Chef de l’un des projets-tiers au Sénégal, pour le compte de l’UN-CHK. En effet, le Dr. Guy MBATCHOU est à la tête de l’équipe du Projet de Formation sur la Valorisation des Résultats de la Recherche et de leur Exploitation économique au Sénégal (PFVRIEES). Il a comme objectif principal de contribuer au renforcement des capacités techniques des acteurs en matière de valorisation des résultats de la recherche et de l’innovation et leur exploitation économique au Sénégal en vue de contribuer à la mise en place d’un environnement propice au développement économique et social du pays. Pour finir, il a présenté la cybersécurité comme un enjeu de souveraineté et a insisté sur la formation dans ce domaine. 

« Les universités et l’intégration régionale »

Tel a été le thème de l’intervention du Dr. Mamadou Lamine SARR, Enseignant-chercheur en science politique et Responsable du master Paix, sécurité et développement (PSD) de l’UN-CHK. Dr. SARR a entamé son exposé en posant le débat de l’intégration régionale et plus précisément celui de l’intégration verticale (généralement menée par les Etats), celle horizontale (communément appelée « intégration des peuples ») ainsi que les divergences qui peuvent en découler. D’après lui, les universités peuvent être considérées comme des vecteurs/outils d’intégration à travers l’enseignement, la recherche, l’action sociale et la coopération. Les défis des universités dans l’intégration régionale s’articulent, de son point de vue et prenant en exemple le modèle canadien, autour de trois axes : la structure et l’organisation (avec un zoom sur les lenteurs administratives et les processus décisionnels, la consolidation de la recherche et de l’innovation et le développement du numérique). 

Les différentes interventions ont suscité des échanges intéressants entre les participants (en ligne et en présentiel) et les panélistes qui ont donné leur point de vue sur l’exposé des uns et des autres. Après une belle synthèse des débats de qualité, le Dr. Mor BAKHOUM a clos la séance, non sans remercier la structure organisatrice des « Rendez-vous de la Recherche », le Pôle d’Innovation et d’Expertise pour le Développement, les Directions (DCM, DISI et DFIP) qui l’accompagnent et l’Administration de l’ENO de Dakar. 

Rendez-vous est pris pour le mois de mai pour une nouvelle session avec d’autres experts.

Ndeye Aminata DIOP

Pôle d’Innovation et d’Expertise

pour le Développement (PIED)

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