L’activité a enregistré la participation d’experts du Sénégal, du Mali et du Canada, spécialistes de différentes disciplines de recherche : la science des données, l’épidémiologie, la socio anthropologie, l’expertise en genre, et l’éthique du droit ; une approche pluridisciplinaire, choisie par les organisateurs. Son objectif général est de contribuer à la riposte contre la
Covid-19 en discutant le caractère éthique et responsable des usages de l’IA, pour une aide à la décision optimale destinée aux gouvernements, à la société civile et aux ONG en Afrique.
Lors de la cérémonie d’ouverture, le Dr Mor BAKHOUM, enseignant chercheur et Chef de Division de la Recherche et de l’Innovation au Pôle d’Innovation et d’Expertise pour le développement (PIED) à l’UN-CHK, s’est félicité de l’organisation de l’activité, non sans remercier l’UCAD pour avoir associé l’UN-CHK à cette importante activité.
Comme pour camper le décor, le Professeur Sylvain Landry Birane FAYE, socio anthropologue spécialisé sur les questions de santé, enseignant chercheur au département de sociologie de l’UCAD et principal initiateur de l’activité, a rappelé les éléments de contexte du projet de recherche. A l’en croire, trois raisons justifient ce programme de recherche : les grands espoirs qui reposent sur la science des données de l’IA pour la pandémie de la Covid-19, le recours à l’IA en temps de crise endémique permettant l’accélération de la transformation digitale du système de santé, et enfin, l’IA, pensée et utilisée pour soutenir les réponses gouvernementales efficaces et piloter de nouvelles approches de préparation, de réponse et de mitigations des épidémies.
Le défi pour ce projet de recherche, c’est de relever l’impact de l’IA sur la vie des individus, les droits des personnes et sur l’environnement, trouver les implications en matière d’interactions et de relations sociales. Il se propose de discuter les usages de l’IA dans la lutte contre la Covid-19, en tant qu’innovation responsable, en éclairant la manière dont les divers acteurs pensent, appréhendent son caractère éthique, le cadre juridique pour l’organiser et son acceptabilité sociale. Ainsi, comme toute recherche en Sciences sociales, celle-ci va être conduite avec des procédés bien précis, afin d’aboutir à des résultats répondant aux normes scientifiques. Aussi, retient-on, en termes de méthodologie, l’usage d’enquêtes mixtes, à travers une approche qualitative et quantitative.
Toujours dans l’optique d’une démarche intégrée, le projet inclut l’approche genre, l’analyse épidémiologique et l’analyse des dimensions éthiques et juridiques. Le Pr FAYE a insisté sur l’aspect collaboratif, avec l’implication des régions médicales et des districts sanitaires au niveau opérationnel, ainsi que les ministères de la Santé et de l’Action sociale d’une part, et de l’Economie numérique d’autre part, pour favoriser et promouvoir l’appropriation et l’utilisation des résultats de la recherche.
Selon le Professeur Mor NDAO, historien à l’UCAD, Directeur de l’Ecole doctorale ETHOS, et modérateur de la cérémonie d’ouverture, la pandémie a accéléré la recherche et renforcé le déploiement de solutions d’IA. Il poursuit : « Cette technologie pose des problématiques éthiques et d’adaptabilités sociales ». Ainsi, selon lui, l’encadrement s’avère important pour la protection des données personnelles ».
Ainsi, l’utilisation de l’IA ne peut se faire dans l’ignorance des traditions et spécificités des sociétés africaines. L’étude de son adaptabilité et son acceptation sociale seront déterminantes dans sa mise en œuvre. Ce qui a fait certainement, dire à M. Mathew SMITH du CRDI : « Ce projet fort intéressant et les connaissances générées contribueront sans aucun doute au développement de réponses innovatrices à la Covid-19, qui seront culturellement appropriées et basées sur les besoins et les contextes locaux ».
L’autre défi de l’utilisation de l’IA réside dans le respect de la dignité et de la vie privée de l’utilisateur, et aussi de permettre le partage des informations en temps réel, par les acteurs censés les utiliser.
En guise de conclusion du webinaire, le Dr Tidiane NDOYE, enseignant chercheur à l’UCAD, est revenu sur les points importants à retenir, notamment : le défi de l’interdisciplinarité, l’importance de la prise en compte des aspects éthiques et d’une démarche inclusive et juridique, la nécessité de la mise en adéquation entre l’avancée technologique et la question de la régulation et enfin, la protection des données et les expériences multiformes. Ces dernières se sont d’ailleurs traduites par la capacité des gens, en pleine pandémie, à proposer des solutions utiles et adéquates à tous les acteurs mobilisés dans la lutte contre la Covid-19.
A sa suite, le Professeur FAYE a tenu à remercier tous les acteurs, qui ont accompagné le projet, non sans relever l’importance de poursuivre le partage progressif des résultats de la recherche. A sa suite, le Dr Mor BAKHOUM a réitéré la disponibilité de l’UN-CHK à accompagner ce genre d’activités.
Le Professeur Mor NDAO, quant à lui, n’a pas manqué, pour relever l’important défi de faire de l’IA « une innovation responsable », de prendre l’exemple du récent débat provoqué par le réseau social WhatsApp, sur la protection des données des utilisateurs. Une façon, pour lui, de rappeler que cette recherche doit permettre la promotion des bonnes pratiques
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Garmy SOW