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Webinaire sur l’enseignement à distance en Afrique organisé par l’ITAUN
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Webinaire sur l’enseignement à distance en Afrique organisé par l’ITAUN

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Le Sénégal, la Tunisie, le Maroc, le Cameroun, l’Algérie, la Côte d’Ivoire, le Mali et le Gabon mènent une réflexion commune sur les enjeux et les défis de l’enseignement à distance en Afrique, à travers un webinaire.

Représentée par le Dr Abdoul Alpha DIA, Directeur des Études, de la Recherche et de l’Innovation (DERI), l’Université numérique Cheikh Hamidou KANE (UN-CHK) a pris part au débat sur le thème « l’enseignement à distance en Afrique : une réponse au covid-19, vers la création d’un réseau IT des universités africaines », organisé par le Village universitaire africain IT African University Network (ITAUN), le vendredi 15 mai 2020.

L’organisation de cette rencontre virtuelle, réunissant des universitaires issus de huit pays africains, s’inscrit dans le cadre du Salon international des Technologies de l’Information et de la Communication dédié à l’Afrique (SITIC AFRICA) dont la cinquième édition initialement prévue du 09 au 11 juin 2020 en Tunisie est reportée en raison de la situation sanitaire mondiale liée à la Covid-19.

Modéré par le Dr RIM FAIZ, Professeur d’IT à l’IHEC de l’Université de Carthage en Tunisie, le webinaire a démarré par des mots de bienvenue et de remerciement prononcés par le Dr Chaker ESSID en sa qualité de Président de l’ITAUN, à l’endroit des panélistes qui, dit-il, ont répondu sans hésitation à l’invitation.

M.ESSID a, par ailleurs, rappelé le contexte de création de l’ITAUN, l’une des composantes de la plateforme SITIC Africa avant de décliner l’objectif principal de la mise en place de ce village universitaire qui est de « fédérer les établissements africains d’enseignement supérieur opérant dans le domaine IT ».

Le Président de SITIC Africa, M. Ferid TOUNSI, dans son allocution d’ouverture, a fait part de son souhait de voir ce cadre d’échanges auquel il dit croire très fort, constituer le « noyau du réseau des universités africaines ».

Retour d’expériences, état des lieux des universités africaines

Dès l’apparition de la pandémie en Afrique, les universités africaines se sont mobilisées pour proposer des solutions allant toutes dans le sens du e-learning afin d’assurer une continuité pédagogique en tenant compte des réalités de chaque pays.

Les panélistes ont procédé à un tour de table pour présenter les enjeux et les défis de l’enseignement supérieur dans leurs pays respectifs en cette période de crise.

Premier intervenant de ce panel, M. Youssef Ben OTHMAN, Vice-président de l’Université de Tunis El Manar (Tunisie) est revenu sur les réalisations en termes de dispositif d’e-learning mis en place au cours de ces deux derniers mois. En effet, avec des chiffres à l’appui, il affirme que l’enseignement à distance en Tunisie a connu un grand bond en avant depuis le début de la pandémie. Cette accélération de la digitalisation des cours fait suite à la stratégie adoptée lors du conseil des universités du 13 mars visant à transformer la crise sanitaire due à la Covid-19 en opportunité pour booster l’enseignement à distance en Tunisie.

L’Université virtuelle de Tunis qui, depuis sa création en 2002 accompagne les douze (12) universités tunisiennes dans leur processus d’implémentation de dispositif d’enseignement à distance se place au cœur de cette stratégie.

Intervenant pour le compte de l’Université virtuelle du Sénégal, le Dr Abdoul Alpha DIA a débuté son exposé par une présentation de l’UN-CHK et l’historique de sa création, non sans mentionner son effectif de plus de 35.000 étudiants, qui lui confère sa place de deuxième université du Sénégal après l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar. Au Dr DIA de préciser que les statistiques montrent qu’un étudiant sénégalais sur cinq est inscrit à l’UN-CHK, si on considère le nombre total d’étudiants au Sénégal qui est de cent soixante mille (160000), établissements publics et privés confondus.

Le DERI de l’UN-CHK présente la situation de l’enseignement supérieur au Sénégal à l’ère de la Covid-19 sous trois angles selon des cas spécifiques :

  • Le cas de l’Université numérique Cheikh Hamidou KANE très peu impactée par la crise dans la mesure où les enseignements ont toujours été délivrés en ligne. Ils se poursuivent naturellement sur les plateformes de formations. Cependant, la tenue des examens qui, eux, se déroulent en présentiel, sous surveillance dans les Espaces numériques ouverts, reste un défi de taille à relever.
  • Le cas des universités qui disposaient déjà de centres de formation à distance avant la pandémie. Ces dernières ont pu rapidement adapter leur modèle pédagogique au contexte actuel et ainsi assurer, autant que faire se peut, une continuité de leur enseignement.
  • Le cas des universités qui, jusque-là, n’avaient pas mis en place un dispositif d’enseignement à distance. Elles sont les plus affectées par la crise.

Il convient de noter que l’Université numérique Cheikh Hamidou KANE a mis son expertise et son expérience au profit de ses établissements pairs afin de les appuyer dans la prise en main du dispositif d’enseignement à distance notamment par la mise à disposition de plateformes et la médiatisation des cours.

Dès l’entame de son intervention, M. Amadou DIAWARA, CEO de l’Université virtuelle du Mali (UVM) a magnifié sa collaboration avec l’UN-CHK, qu’il juge bénéfique pour son institution. Il décrit l’UN-CHK comme « l’une des plus belles réussites de l’enseignement à distance en Afrique et dans le monde » avant de renchérir avec ces mots : « l’UN-CHK fait un excellent travail de qualité et de fond ».

Quant à la situation de l’enseignement supérieur au Mali, le CEO de l’UVM déclare qu’avant la pandémie, son pays n’était pas versé dans cette course vers l’enseignement en ligne. Le modèle économique de l’UVM, qui est une institution privée prouve ses propos. Ce n’est que récemment, que l’Etat du Mali a rejoint le projet UVM, précise-t-il.

En effet, il affirme que dès les premiers cas de coronavirus au Mali, le gouvernement et l’ensemble des partenaires techniques et financiers ont sollicité l’UVM pour apporter des solutions innovantes afin de proposer une alternative face à l’impossibilité de tenir des cours en présentiel.

Partant de l’expérience du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, de la Tunisie etc., l’UVM a proposé une solution de digitalisation de contenus allant du préscolaire au niveau Master.

Au tour du Dr Clément LOBO, Sous-Directeur de la techno-pédagogie de l’Université virtuelle de Côte d’Ivoire (UVCI) de faire l’état des lieux de l’enseignement supérieur dans son pays en cette période de crise.

En réponse à la crise, l’UVCI a opté, dans un premier temps, pour une stratégie de sensibilisation massive au bénéfice des autres universités sur la nécessité de faire recours aux Formations ouvertes à Distance (FOAD) pour sauver l’année académique ivoirienne. Ensuite, ils ont misé sur un renforcement de capacités dans divers domaines notamment l’utilisation des TICs, la production de contenus, la création de plateformes d’enseignement et d’assistance etc., dans l’optique d’augmenter l’offre de formations et de l’adapter au contexte.

S’en est suivi un télé-atelier rassemblant tous les acteurs de l’enseignement supérieur public de la Côte d’Ivoire (universitaires, ingénieurs, techno pédagogues etc…) afin de mutualiser les stratégies et les recommandations et adopter un plan unique de continuité des enseignements pendant et après la pandémie.

M.Yann MAKO, Président de l’Université virtuelle du Gabon (UVG), quant à lui, explique : « La crise sanitaire a sérieusement affecté le système éducatif du Gabon entraînant un arrêt complet des cours aussi bien au niveau élémentaire, secondaire que supérieur.

La riposte du gouvernement gabonais face à la crise a consisté en la création de plateformes d’enseignement en ligne et l’utilisation de supports nationaux tels que les chaînes télévisées pour le secondaire sans une réelle prise en charge de l’enseignement supérieur, qui selon lui, « s’est retrouvé coincé au début de la pandémie ». Les Universités, en dépit du manque de préparation et d’organisation, ont réagi en créant des groupes d’échanges et de partages de cours sur les réseaux sociaux.

Créée en septembre 2019 ; l’UVG qui n’est pas un projet gouvernemental, a connu des débuts difficiles du fait de son caractère innovant qui impose de nouvelles méthodes de transmission du savoir ainsi qu’une rupture avec l’enseignement traditionnel.

La pandémie a entraîné un revirement chez les enseignants et les étudiants gabonais, qui se sont rabattus sur l’UVG qui leur offre l’opportunité de poursuivre leurs activités.

M.Jean Pierre NZALI, chef de département d’informatique, réseaux et télécommunication à l’Université des Montagnes située à près de 200 Km de Yaoundé (Cameroun), a, lui, abordé les innovations entreprises par son université suite à la décision de l’Etat d’orienter les établissements d’enseignement supérieur vers le e-learning.

L’Université des Montagnes est une université de « campagne » avec un effectif total de 2000 étudiants, 200 enseignants et une centaine de vacataires. Selon M. NZALI, l’enseignement à distance n’y a jamais été pratiqué avant l’avènement de la Covid-19.

Ainsi, n’ayant pas été formés à l’utilisation des outils d’enseignement en ligne, il leur a fallu une période d’adaptation peu négligeable pour appliquer le e-learning. Ce changement de modèle, dit-il, est venu avec son lot d’avantages et d’inconvénients.

Avant de clôturer son intervention, M. NZALI s’est dit très satisfait du partage d’expériences entre pays africains et se projette d’ores et déjà dans la sensibilisation de ses collègues pour une meilleure appropriation de l’enseignement en ligne qu’ils expérimentent depuis seulement quelques semaines.

Le Dr Leila GHOMRI de l’Université Abdelhamid Ibn BADIS de Mostaganem a axé sa communication sur les défis liés aux disparités de moyens notées en Algérie depuis l’adoption de l’enseignement hybride (e-learning en complémentarité avec des cours en présentiel), il y a de cela quelques années.

Ces disparités dont elle fait état, jusqu’ici maitrisées, sont révélées au grand jour par la crise actuelle dont l’une des conséquences majeures est la fermeture des universités. Bon nombres d’étudiants, issus de certaines localités du pays, ne disposent pas d’outils de travail adaptés pour suivre les cours en ligne de chez eux. Dans ce même canevas, certaines universités, plus équipées en dispositifs et en plateformes avec un corps enseignant bien formé ont eu moins de mal à s’adapter contrairement à d’autres.

D’autres défis liés au suivi, à la programmation et à la coordination des cours restent à être relevés par les universités algériennes qui, selon le Dr GHOMRI, sont dans une dynamique de mise en œuvre d’une panoplie de solutions afin d’apporter cette équilibre à l’échelle nationale nécessaire à la massification de l’enseignement en ligne.

Pour clore cette série de prises de parole aussi instructives les unes que les autres, le Dr Abdelali KAAOUCHI, Professeur à l’Université Mohamed 1er à Oujda, est revenu sur la situation de l’enseignement à distance au Maroc avant la pandémie. En effet, il affirme que depuis plusieurs décennies les stratégies et initiatives nationales en faveur de l’intégration des TICs dans l’enseignement supérieur, se sont multipliées.  De ce point de vue, les universités marocaines n’ont pas eu beaucoup de difficultés à s’adapter suite à la suspension des cours en présentiel.

L’utilisation de plateformes interactives, la diversification du style d’apprentissage synchrone/asynchrone, la mobilisation d’une chaine de télévision initialement destinée à diffuser des programmes sportifs ont été cités comme dispositifs mis en place pour assurer la continuité des enseignements. Au Maroc, la réouverture des universités est prévue au mois de septembre 2020, quant aux questions relatives à l’organisation des examens, des consultations sont en cours, avance le Dr KAAOUCHI.

Bilan et recommandations

Il ressort de ce partage d’expériences que la Covid-19 aura permis de mettre en lumière les opportunités qu’offre l’enseignement à distance, solution précieuse pour faire face à la fermeture des établissements d’enseignement dans certains pays d’Afrique.  « L’enseignement à distance est une alternative crédible » a précisé le Dr Abdoul Alpha DIA de l’UN-CHK.

Les intervenants ont lancé un appel aux gouvernements africains pour soutenir davantage l’enseignement en ligne notamment dans la formation des enseignants et la facilitation de l’accès aux ressources et aux outils de travail aussi bien pour les enseignants que pour les étudiants. Ils recommandent fortement la pérennisation du e-learning dans les établissements d’enseignement supérieur africains, même après la crise actuelle due à la pandémie de covid-19.

Le webinaire a pris fin sur des échanges entre les panélistes et les participants. Ces derniers qui ont suivi avec intérêt les interventions via la plateforme de webinaire et le streaming sur les réseaux sociaux n’ont pas manqué de poser des questions et de partager leurs points de vue par rapport à la situation de l’enseignement à distance en Afrique. la discussion suite aux éléments de réponse apportés par les panélistes a abouti à la conclusion suivante : Face à des objectifs et des défis communs, les universités africaines gagneraient à unir leurs forces.

Awa LY NDIAYE

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