Euzhan PALCY, a été révélée au public et au monde cinématographique par ses films « une saison blanche et sèche » et « Rue Cases-Nègres ». Celle qui fut la première réalisatrice noire à être produite par un studio hollywoodien, a eu la chance de côtoyer deux grands hommes, à l’amitié indéfectible : Léopold Sédar SENGHOR et Aimé CESAIRE.
C’est ainsi qu’elle a immortalisé leur dernière rencontre, le 19 mai 1993, lors d’une promenade dans les jardins de la résidence de SENGHOR, discutant dans une ambiance bon enfant. Ce film, en plus de nous plonger dans l’intimité des deux hommes, donne à voir les liens d’une solide amitié qui a résisté aux vicissitudes de la vie, et même à leurs orientations politiques. Chacun, témoignant, sur un ton ému, nostalgique, des débuts de cette amitié, en septembre 1931 dans la cour du lycée Louis-Le-Grand, à Paris.
Dans une autre séquence, autour d’un repas, Léopold Sédar SENGHOR explique : “J’admire chez lui l’homme et l’écrivain. C’est Césaire qui nous a secoués tous”, relate le Président-poète, qui fait là, allusion à un combat pour la préservation de la dignité de l’homme noir.
Et Césaire de souligner l’importance dans le contexte de négation de l’identité noire en ces termes : “rappeler une Afrique oubliée, dépossédée et moquée” et “en finir avec un exotisme superficiel”.
La projection du film a été suivie d’un débat avec les étudiants venus nombreux . Au détour des échanges, Monsieur Christian THIAM, Responsable de la Formation Arts graphiques et numériques (AGN) à l’UN-CHK de dire : « qu’on ne peut pas admirer SENGHOR, sans admirer CESAIRE » ; et d’ajouter tout son regret de constater la méconnaissance de SENGHOR par la jeunesse, qui souvent, véhicule des idées sur l’homme, contraires à la réalité.
Mme PALCY n’a pas manqué de prodiguer des conseils aux étudiants présents dans la salle, dans le sens de la préservation et de la valorisation de leur identité: « Soyez fiers de votre couleur de peau, ne vous adonnez-pas à la dépigmentation. Si votre histoire est belle et forte, vous serez remarqués et valorisés », leur lança-t-elle.
En outre, elle a encouragé les étudiants à se lancer dans la cinématographie pour raconter leurs propres histoires, de celles de leurs parents, et des personnes de référence qui les entourent, non sans leur expliquer les différentes étapes de réalisation d’une œuvre cinématographique.
C’est sur ces moments de partage et une conclusion du Dr Nafissatou DIOUF, Responsable de la formation Communication digitale à l’UN-CHK et modératrice du débat, que se sont refermés les rideaux de cette séance de projection sur la vie de deux grands hommes de l’histoire, dont l’amitié fondamentale a tiré sa sève d’un combat commun, pour la dignité du peuple noir .
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Garmy SOW
