M. Abdourahmane MBENGUE est Enseignant-Chercheur en Sciences de l’Éducation, Responsable de la certification au tutorat au sein de l’Université numérique Cheikh Hamidou KANE et leader institutionnel du projet REAMOOC.
Pouvez-vous nous parler du projet REAMOOC ?
Le REAMOOC est le Réseau africain de Développement de MOOCs pour l’innovation pédagogique dans l’enseignement supérieur. Ce projet est initié par un Consortium de partenaires composé de 4 universités européennes et 6 universités africaines à savoir :
- la Belgique avec l’Université Libre de Bruxelles et l’Université de Mons ;
- la France avec l’Université de Cergy Pontoise ;
- la Grèce avec l’Université de Patras ;
- le Sénégal avec l’Université numérique Cheikh Hamidou KANE (UN-CHK), l’Université Gaston Berger (UGB) et l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD);
- et le Cameroun avec l’Université Yaoundé 1, l’Université de Douala et l’Université de Ngaoundéré.
Le Consortium est soutenu par l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF).
Ainsi, le REAMOOC se propose de créer dans les six universités du Cameroun et du Sénégal les conditions pérennes d’une mise en œuvre efficiente de cette nouvelle modalité d’enseignement à distance : les MOOCs.
Quel est globalement le rôle de l’UN-CHK dans ce projet ?
L’UN-CHK est membre du consortium des universités du Nord et du Sud qui ont initié la mise en place du projet REAMOOC, et se base sur les raisons déclinées ci-après.
En premier lieu, il faut noter que l’une des évolutions les plus importantes de l’enseignement à distance observées ces dernières années est la mise à disposition, par les institutions universitaires innovantes, de cours en ligne offerts à un plus large public, plus diversifié, plus « international » par le biais des MOOCs – ou massive open online courses. De ce fait, si ce format d’enseignement à distance représente actuellement un phénomène considérable sur les continents européen et américain, les MOOCs peuvent s’avérer une innovation techno-pédagogique encore plus porteuse pour l’Afrique subsaharienne dans l’optique de répondre aux plus importantes problématiques de l’enseignement supérieur : la massification et l’inégalité d’accès aux universités. En effet, les pays francophones émergents connaissent, par la pression sociale d’un accès élargi à l’enseignement supérieur combiné à un déficit d’enseignants et des capacités d’accueil insuffisantes, de graves difficultés pour gérer les effectifs en présentiel. Ainsi, les MOOCs permettent potentiellement à des dizaines de milliers d’apprenants de suivre un même parcours de formation.
Cet apport se justifie-t-il par sa nature d’Université numérique et son expertise dans la formation à distance ? Ou encore, peut-on évoquer sa mission de service à la communauté ?
L’UN-CHK étant la première université numérique en Afrique, ne pouvait être que leader dans l’introduction de cette innovation techno-pédagogique dans les universités africaines. A cet égard, elle ambitionne d’être la plus grande université africaine pourvoyeuse de MOOCs. Elle en a les capacités techniques, infrastructurelles et pédagogiques.
Sur quels aspects particuliers ce projet REAMOOC profite à la communauté de l’UN-CHK, aux étudiants en particulier ?
A l’issue de la phase de projet, l’UN-CHK compte maintenant œuvrer pour la pérennisation de l’expérience et de l’expertise de REAMOOC en interne et au-delà de l’UN-CHK dans toutes les universités africaines. Elle ambitionne ainsi :
- former tous les enseignants et techniciens de l’UN-CHK à la production de MOOCs ;
- produire chaque année de nouveaux MOOCs, qui répondent aux besoins socio-économiques du Sénégal et de l’Afrique ;
- d’encourager l’usage des MOOCs par nos étudiants avec une valorisation des compétences acquises par l’attribution de crédits capitalisables dans les formations formelles de l’UN-CHK.
Parmi les 19 cours sur la plateforme REAMOOC, lesquels ont été conçus par l’UN-CHK ?
D’ores et déjà dans la phase pilote du projet, quatre (4) MOOCs ont été produits par des enseignants de l’UN-CHK, il s’agit :
Le colloque de clôture du projet a porté sur le thème “Innovations pédagogiques numériques et pistes de solutions aux défis de l’enseignement supérieur en Afrique”. Quelle lecture avez-vous de ce thème ?
Il s’agissait lors de ce colloque de clôture du projet, de faire le bilan et de se projeter vers l’avenir qui doit se traduire par une appropriation totale de REAMOOC par les universités africaines. A cet effet, une association ASBL REAMOOC a été mise sur pied pour assurer la pérennisation du projet et promouvoir le développement des MOOCs en Afrique. Les recteurs des universités africaines qui ont participé au colloque ont tous apporté leur appui institutionnel pour accompagner l’association REAMOOC dans cette mission d’innover l’enseignement supérieur africain.
Quels sont les membres du personnel de l’UN-CHK qui ont travaillé dans ce projet ?
Les équipes-projets qui ont travaillé dans le développement des MOOCs de l’UN-CHK sont constituées par les enseignants-concepteurs (voir le tableau ci-dessus), ils sont appuyés dans leurs tâches de conception par le personnel du studio audiovisuel de l’UN-CHK dans la production des teasers et des capsules vidéos des MOOCs. Il s’agit de Issa Ba et Ibrahima Ba.
Pour le management du projet, 3 personnels ont été activement impliquées :
- Abdourahmane MBENGUE : leader institutionnel de REAMOOC ;
- Abdoul Alpha DIA : Responsable qualité ;
- et Abdou NDIAYE : qui a géré toutes les affaires administratives et financières.
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Entretien recueilli par Khadidiatou Fall Samb DIOP
