Placée sous le thème « Se préparer aux métiers de demain face à l’impact de l’intelligence artificielle sur le marché du travail », la rencontre a édifié la communauté universitaire sur les transformations majeures que cette technologie provoque dans le monde professionnel.
Dès l’entame de son exposé, Pr. SALL a rappelé le caractère fulgurant de cette innovation qui bouleverse aussi bien les méthodes de travail que les modèles économiques. Selon lui, contrairement aux révolutions industrielles précédentes centrées sur la mécanisation, l’IA s’attaque aujourd’hui aux tâches cognitives (rédaction, traduction, diagnostic, codage, analyse de données) qui étaient jusque-là l’apanage de l’humain. « Elle ne transforme pas seulement les métiers, mais reconfigure les tâches à l’intérieur même des professions existantes. L’enjeu n’est pas l’humain contre la machine, mais l’humain qui utilise l’IA contre l’humain qui ne l’utilise pas », a-t-il affirmé.
Le Professeur SALL a rappelé que de nombreuses entreprises à travers le monde intègrent déjà l’IA dans leurs processus, entraînant des suppressions d’emplois mais aussi la naissance de nouvelles fonctions liées à la supervision, à l’éthique, au développement de solutions intelligentes et à la gestion de données massives. Pour se préparer à ces bouleversements, il a exhorté les étudiants à développer un portefeuille de compétences hybrides, combinant maîtrise technique et aptitudes humaines. « Votre diplôme n’est qu’un point de départ. Le monde du travail appartient à ceux qui apprennent en continu », a-t-il déclaré, insistant sur l’importance de l’apprentissage tout au long de la vie.
Abordant la perspective africaine, Pr. SALL a souligné que le retard relatif du continent dans l’adoption de l’IA peut constituer un avantage stratégique. Ce décalage ouvre la voie à un saut technologique, permettant de concevoir des solutions adaptées aux réalités locales dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la finance ou encore de l’agriculture. Il a appelé les chercheurs, ingénieurs et décideurs africains à développer des technologies responsables et inclusives, afin que l’IA devienne un levier de transformation durable au service du développement.
En conclusion, il a invité la communauté universitaire à considérer l’intelligence artificielle non comme une menace, mais comme un outil d’émancipation et de créativité. Selon lui, l’enjeu du XXIᵉ siècle sera de former des citoyens capables de dialoguer avec les machines tout en restant profondément humains.
Cheikh Ameth Tidiane DIOP Direction de la Communication et du Marketing
