Les 16 et 17 avril 2019, l’Université numérique Cheikh Hamidou KANE (UN-CHK) a pris part à la quatrième édition du salon International des professionnels du numérique (SIPEN). Cet événement, qui regroupe chaque année l’ensemble des acteurs du numérique est devenu une vitrine importante pour la valorisation des avancées dans le secteur, mais aussi pour échanger et dessiner de nouvelles approches pour son évolution au Sénégal et en Afrique. Cette année, le SIPEN a été marqué par la participation de plusieurs pays comme le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Maroc, la Tunisie.
Le salon a enregistré la participation des différents acteurs du numérique : opérateurs téléphoniques, fournisseurs de solutions informatiques, société de paiement mobile, startup, etc. L’Université numérique Cheikh Hamidou KANE, qui y a tenu un stand, aux côtés de grandes structures évoluant dans le secteur, a reçu beaucoup de visites.
Parmi les visiteurs du stand de l’institution, figurent ses étudiants, venus de différents ENO de la région de Dakar, les étudiants des autres universités publiques et établissements d’enseignement privés, et de professionnels intéressés par ses filières de formation et notamment par son modèle d’apprentissage en ligne.
Participation aux échanges scientifiques : le Professeur Jean louis CORREA, intervient dans le panel sur “La digitalisation des processus, clé de succès de nos administrations ».
Ce panel a réuni, le Professeur Jean Louis CORREA, Responsable du Pôle Sciences économiques, juridiques et de l’Administration de l’UN-CHK, Monsieur Mehdi LOFTI, Head of persales Francophone Africa, Monsieur AzizYERIMA, Co fondateur et CEO de Pay DUNYA ; Rodrigue GUIGUEMDE, Directeur général du développement de l’industrie Burkina-Faso ; Pape Latyr Ndiaye de SONATEL, et Monsieur Mohamadou MBENGUE, CEO de Grant Thorton TECHNOLOGIES, modérateur du panel.
Adhésion, impact, et sécurité, sont entre autres les mots clés ressortis dans ce débat. En effet, les panélistes sont restés unanimes sur l’importance, pour ne pas dire la priorité qu’il y’a d’abord à gagner l’adhésion des populations, avant toute entreprise. Selon eux, l’administration devrait chercher l’appropriation du numérique, avant de se lancer dans la digitalisation. Cette appropriation devra passer par l’utilisation d’une approche pédagogique : la sensibilisation.
En second lieu, la question de l’impact du numérique sur les secteurs incontournables de l’économie tels que l’agriculture et les services, a été abordée. A en croire Monsieur MBENGUE, si certains pensent que la politique de transformation digitale n’impacte pas sur les secteurs et la vie des citoyens il faut noter qu’il y’a une méconnaissance de ces derniers des possibilités qu’offre le numérique. D’où, l’importance de dérouler une campagne d’information et de sensibilisation à leur endroit.
Dans son exposé, le Professeur CORREA a mis l’accent sur la transformation digitale du droit, qui, selon lui, est une discipline qui doit accompagner l’économie.
Et le Professeur CORREA de relever la principale difficulté des pays africains, en l’occurrence l’accès aux services de bases tels que la santé, l’éducation, le droit, …
Comme solution, il préconise des mesures de facilitation aux étudiants et apprenants, afin de leur permettre de mettre en place des solutions numériques. Il précise en effet qu’il faut vulgariser le numérique auprès du plus grand nombre pour en réduire la fracture. Ces jeunes, à l’issue de leur formation, pourraient selon lui apporter des réponses concrètes et définitives sur les problèmes liés à l’état civil, la santé, etc.
Parlant de l’effort à faire sur les écosystèmes, il rappelle l’exemple de l’UN-CHK, dont la mission est de démocratiser l’accès à l’enseignement, par le biais du numérique.
Le Professeur CORREA termine son exposé en relevant l’importance pour le droit, en tant que discipline qui accompagne l’économie, d’évoluer au même rythme que l’environnement numérique.
Lors des échanges avec l’assistance, Monsieur Mamadou Racine SY, Président Directeur général du King Fahd Palace et Président du Conseil d’administration de Bolloré, ayant suivi les présentations du côté du public, a partagé cette vision sur l’importance de la digitalisation. Même si, contrairement à certains qui défendent l’idée d’aller vite dans la digitalisation, Monsieur SY, compte tenu des paramètres sécuritaires, estime que le Sénégal doit y aller lentement, mais surement. Car, selon lui, la maitrise du processus de sécurisation des données constitue un élément très important, à placer au cœur de la digitalisation.
En guise de synthèse, Monsieur MBENGUE, en sa qualité de modérateur dudit panel, souligne qu’une transformation digitale n’est pas impossible au Sénégal, en s’appuyant sur l’exemple de l’Estonie, qui en moins de 15 ans, a réussi à dématérialiser 95% de ses processus. Dans la même dynamique, il ajoute que la digitalisation ne peut être effective, sans un leadership fort.
Les rideaux de la quatrième édition du SIPEN se sont refermés, après avoir permis à des centaines de professionnels du numérique, mais également à des profanes, en quête d’informations et de perspectives dans le secteur, de repartir avec une manne d’enseignements, qui, surement, ouvriront de nouvelles orientations dans leurs projets respectifs.
Garmy SOW
