Le panel 3 du colloque AfricaDigitalEdu : l’Afrique face aux défis du numérique a été de très haute facture par le niveau des experts qui l’ont animé et dont l’objectif était de discuter de l’assurance qualité dans l’enseignement supérieur et les bonnes pratiques à adopter ainsi que les défis à relever.
« Le dénominateur commun entre la monnaie et une discipline, c’est la confiance. Dans l’enseignement supérieur, ce qui donne une valeur aux diplômes, est la confiance ». Cette assertion du Pr Lamine GUEYE, chef de division de l’ANAQ-SUP, renseigne à suffisance de l’importance de la qualité dans l’enseignement supérieur, notamment par le numérique. D’ailleurs, recevant une délégation du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique du Mali, en vue de la création de leur Université virtuelle, Pr Moussa LO, Recteur de l’Université numérique Cheikh Hamidou KANE avait insisté sur la qualité, qui selon lui est gage de confiance pour une appropriation complète du modèle par les communautés.
Au colloque AfricaDigitalEdu, (13-14 octobre 2023) le panel consacré à cet aspect incontournable dans l’enseignement à distance, a enregistré d’importantes contributions sur les voies et moyens pour assurer cette qualité. « Pour que la qualité de l’enseignement en ligne soit assurée, il faut que le techno-pédagogue ou l’enseignant soit un spécialiste en informatique en numérique ou encore en science de l’éducation avec des compétences avérées et attestées », a indiqué le Pr. Mouhamadoune SECK, chef de division des établissements publics, non sans définir le métier de techno-pédagogue. « Un techno-pédagogue est un professionnel de l’éducation qui se spécialise dans l’intégration des pratiques pédagogiques et dont le rôle est d’accompagner les enseignants, les apprenants ».
Poursuivant son développement sur l’assurance qualité, il ajoute que le techno-pédagogue doit être dans une zone de deux disciplines pour innover comme le dit le Pr Souleymane Bachir DIAGNE « Les types d’innovations qu’elles soient pédagogiques ou pas, ne peuvent se faire qu’entre la frontière de deux disciplines ».
Pr Idrissa SARR, expert en assurance qualité et numérique a rejoint les propos du Pr SECK concernant les bonnes pratiques. S’appuyant sur une citation d’Aristote qui dit : « la qualité, ce n’est pas une action c’est une habitude », il estime que pour qu’il ait qualité, il faut que les enseignants aient un plan d’améliorations continue.
Pour y arriver des défis sont cependant à relever entre autres l’accessibilité, de l’engagement, la participation active, l’évaluation authentique des apprenants, l’ouverture et l’innovation.
L’autre garantie de qualité dans l’enseignement à distance est la disponibilité de bonnes infrastructures. « La formation à distance étant un processus d’activités qui transforme des intrants en des extrants, il faut à l’Afrique une bonne infrastructure si elle veut avoir une bonne qualité de l’enseignement à distance», a dit Pr SARR. Le panel a également permis au Pr Lamine GUEYE de présenter l’Agence Nationale d’Assurance Qualité de l’Enseignement Supérieur (ANAQ-SUP), dont la mission est de contribuer à améliorer, à maintenir, à garantir la qualité de l’enseignement supérieur. Elle permet également de promouvoir la culture de l’assurance qualité dans le sous secteur de l’enseignement supérieur pour avoir des diplômes de qualités. L’Etat du Sénégal a mis en place dans ce sens un comité technique pour l’élaboration des outils d’évaluation de formation à distance. Avec comme mission fondamentale de définir les standards de qualité que les établissements d’enseignement supérieur doivent respecter. Aujourd’hui, grâce à l’ANAQ-SUP, le Sénégal utilise deux outils d’évaluation. Un outil dédié à l’évaluation de l’enseignement et un autre dédié à l’évaluation des programmes de formations, a renseigné le Pr GUEYE.
Aissatou TOURE
Direction de la communication et du Marketing
