Le sixième axe du Colloque international sur la Sociologie au Sénégal, centré sur le thème « Genre et Sociologie au Sénégal » a exposé le concept sous toutes ses facettes . Chacune de ces présentations a offert un éclairage unique sur les questions de genre dans la société sénégalaise. Sous la modération de Dr Aladji Mamadou SANE, Directeur du pôle Lettres, Sciences humaines et de l’Éducation, les différentes communications ont mis en évidence l’importance croissante du genre dans tous les secteurs y compris les politiques publiques.
La troisième communication, “Le genre : un objet suspicieux mais scientifique,” a été présentée par le Dr Khadidiatou NDOYE. Elle a souligné que le concept de genre n’est ni une simple variable, ni un synonyme ou euphémisme du sexe, mais plutôt un concept scientifique à part entière. Cette précision de Dr Khadidiatou NDOYE est de taille dans un contexte où la notion de genre est sujette à plusieurs interprétations. L’enseignante-chercheure de l’Université Gaston Berger de Saint Louis a partagé le résultat de sa recherche intitulé « Le genre : un objet suspicieux mais scientifique ». Par ses travaux sur ce sujet, Dr NDOYE a cherché à démontrer que le genre est bel est bien un sujet de recherche. D’ailleurs, a-t-elle expliqué, les critiques envers les recherches sur le genre proviennent souvent de représentations erronées de celles qui mènent ces recherches, les taxant à tort de féministes et les privant de leur statut de scientifiques au profit de celui de militantes.
Pourtant, le genre est devenu une préoccupation sociologique majeure, influençant la politique et les politiques publiques, comme en attestent les résultats de la recherche menés par Dr Sadio BA GNING et Dr Khalifa MBOW de l’UGB. Les deux sociologues se sont penchés sur « genre politisé : l’évaluation d’une politique publique de développement communautaire au Sénégal » qu’ils ont présenté au CISS 2023. Selon les résultats de cette étude, l’intégration du genre dans les politiques publiques a une double importance, à la fois en tant que principe de bonne gouvernance pour les États et en tant que levier pour l’élimination de la pauvreté.
Dr Amadou H. DIALLO a lui abordé le genre sous un angle plus restreint en consacrant sa recherche à « Les dynamiques organisationnelles féminines en milieu pastoral : jeux et enjeux de l’autopromotion des femmes ». Dans sa communication, il a examiné les réalités des zones pastorales, principalement habitées par les Peulh, et comment le pastoralisme, en tant que système complexe mêlant des éléments sociaux, culturels, politiques et économiques, influence les dynamiques entre les sexes. Le Dr Diallo a expliqué que l’objectif de sa recherche était de comprendre ces dynamiques et les rapports entre hommes et femmes dans un contexte de quête de survie économique.
La dernière communication de l’axe 6 a été orientée vers, « Genre et relations intergénérationnelles : des inégalités invisibles ? ». Dr Marième CISSE qui en est l’auteure a évoqué comment les activités des cérémonies familiales ont suscité son intérêt pour ce sujet particulier. Dr CISSE a exploré les inégalités invisibles, se concentrant sur les inégalités entre les femmes elles-mêmes, plutôt qu’entre hommes et femmes. Selon elle, les relations intergénérationnelles dans le cadre des alliances sont marquées par la logique du don et de la dette, où les obligations morales créent des inégalités, orchestrées principalement par les femmes.
Ce colloque en son axe 6 consacré au Genre et Sociologie au Sénégal a permis aux participants d’approfondir leur compréhension du concept et de son impact sur la société sénégalaise.
Babacar WADE
Direction de la Communication et du Marketing
