
Durant quatre jours de travaux intenses, la 5ème édition de l’école d’été sur la cybersécurité a réaffirmé que la souveraineté numérique constitue désormais un enjeu majeur de sécurité nationale, à l’heure où l’intelligence artificielle redéfinit les dynamiques géopolitiques, économiques et sécuritaires. A travers des keynotes et panels, les intervenants mis en lumière les avancées significatives réalisées en cybersécurité, tout en identifiant les axes prioritaires d’amélioration et, mieux cerner les limites et défis de ce secteur stratégique. Ils ont également insisté sur la nécessité pour l’Afrique, du statut de simple consommatrice à celui d’actrice pleinement engagée dans la construction de son espace numérique. Si l’IA ouvre d’importantes perspectives, elle s’accompagne également d’une montée des menaces cyber, comme l’ont illustré les interrogations suivantes soulevées par les experts :
- Peut-on parler de sécurité nationale lorsque les données stratégiques sont hébergées hors du territoire ?
- Comment garantir la souveraineté lorsque les algorithmes critiques demeurent des boîtes noires étrangères ?
Les travaux ont mis en évidence un déficit critique de compétences en cybersécurité au Sénégal, constituant un frein majeur à la protection des infrastructures nationales et à l’atteinte d’une véritable souveraineté numérique. Les participants ont souligné l’urgence de renforcer le dispositif de formation, de certification et de recherche spécialisées. Présentée comme une arme à double tranchant, l’intelligence artificielle apparaît comme un facteur d’amplification de la sophistication des attaques et un levier puissant pour la défense, notamment à travers la détection automatisée, l’analyse avancée des menaces et la sécurisation des systèmes. Cette réflexion s’inscrit dans la dynamique du « New Deal Technologique », la stratégie nationale visant à renforcer la connectivité, développer des plateformes numériques souveraines et former une nouvelle génération d’experts du numérique à l’horizon 2034.
Dans le cadre d’une réflexion stratégique de haut niveau, le Pr Samuel OUYA, Recteur de l’UN-CHK, a pris part au panel consacré à la « Souveraineté numérique & cybersécurité : Arbitrages nationaux, data residency, normes & coopération régionale ». Il a rappelé que la souveraineté numérique repose avant tout sur le développement des compétences. Selon lui, grâce aux capacités de calcul disponible au Sénégal, et à l’expertise de l’UN-CHK, toutes les conditions sont réunies pour concevoir des modèles d’IA performants, à condition que les étudiants disposent de solides compétences en mathématiques et en informatique. Face à la montée des cybermenaces et à la digitalisation accélérée, le Pr Samuel OUYA a exhorté les étudiants et passionné(e)s du domaine à « ne pas céder à la paresse d’apprendre, ni considérer qu’un domaine ne nous concerne ». Il les invite à consolider rigoureusement leurs bases, condition essentielle pour progresser durablement en informatique.
Il est revenu également sur plusieurs aspects et innovations majeurs, notamment :
- le protocole Model Context Protocol (MCP), présenté comme une avancée majeure, déjà utilisé pour une solution d’enseignement à distance ;
- Jokko, messagerie nationale hébergée à Diamniadio, qualifiée de « WhatsApp sénégalais », intégrant le protocole MCP, avec plus de 80 000 comptes étudiants déjà créés par l’UN-CHK ;
- Disso, plateforme innovante dans le domaine de la télévision numérique.
Les formations dispensées lors de cette édition ont rappelé que l’excellence en cybersécurité va au-delà de la théorie : elle repose sur une solide maîtrise des fondamentaux, une pratique régulière et une capacité à s’adapter aux innovations technologiques en constante évolution.
Grâce à son engagement constant en matière de formation, d’innovation et de recherche appliquée, l’UN-CHK se positionne comme un acteur clé de la cybersécurité au Sénégal. L’institution s’engage pleinement dans la préparation d’une nouvelle génération d’experts capables de relever les défis numériques, protéger les infrastructures critiques et bâtir un écosystème numérique souverain et résilient.
Cheikh A Tidiane DIOP
Direction de la Communication et du Marketing





